Je reviens de mon stage en tournage de céramique à la Poterie de Lucante et j’avais envie de partager cette expérience avec vous.
La Poterie de Lucante est située dans un lieu charmant de l’Aveyron, proche de Saint Affrique. Aux alentours, notre regard ne peut se porter que sur des paysages vallonnés et des forêts à perte de vue. Un sentiment de quiétude et d’apaisement se dégagent de ce mas.
J’ai vécu ma semaine de formation à la poterie de Lucante comme une communion à la poterie et aux éléments plutôt qu’une quête de la performance pure.
La démarche a été pour moi très différente de mon passage au CNIFOP qui fut une formation vraiment technique et une véritable quête de la précision. Ici c’est plus zen ! L’ approche de la poterie est plus globale avec moins de rigueur dans l’acquisition des gestes techniques du tournage.
La semaine a lieu du lundi 10h au samedi 13 heures. Les journées sont de 7 heures. Les stagiaires peuvent choisir d’arriver le jour même ou de venir au le week-end précédent le stage.
Ma semaine à la Poterie de Lucante
Jour 1 – Tournage
Pour ma part, j’ai décidé d’arriver le jour même car je n’habite pas très loin. N’étant pas très organisée, je me suis trompée de Lucante. 🙁 Heureusement les 2 villes ne sont pas loin !
Ce premier jour est consacré au tournage, démonstration de tournage de Marcel Muller, et ensuite chacun tourne selon son niveau. Pour ceux qui ne savent pas tourner, Marcel les aide à centrer ce qui leur permettra de réaliser des pièces. Cette aide à centrer nous aide à avancer et à ne pas nous décourager sur cette étape clé du tournage. Marcel est potier depuis plus de 40 ans, il s’était formé 1 semaine, puis a appris en autonomie, chapeau bas !
Jour 2 – Tournage et recyclage
On continue le tournage, en effet c’est le thème de ce stage. A la Poterie de Lucante, vous pouvez vous inscrire pour un stage de poterie primitive, de recherche d’émaux ou d’initiation à la Terre. Le mardi, on peut complexifier les formes si on en ressent l’envie: forme boule, pichet. Marcel nous explique comment recycler la terre de nos créations non abouties. Pour les formes pichet, il faut créer le bec avant que la terre ne soit trop sèche. Nous abordons la réalisation des couvercles pour les boîtes.
Jour 3 – Finitions
Explication et réalisation de la pose des anses. Tournassage et finition de toutes les pièces avant la première cuisson de biscuit du jeudi après-midi. Toutes les pièces rajoutées (anse, bec théière) doivent être placées le mercredi soir… Pour nous c’est la course, car on souhaitait réaliser beaucoup de pièces complexes. La pose des anses n’a pas été aussi facile que nous l’imaginions, ni la réalisation des becs, et encore moins la conception des couvercles ! Et pourtant, il fallait faire vite car les pièces rajoutées (anses, bec, …) ont besoin d’un temps de séchage minimum avant la cuisson du biscuit, sinon elles se fendillent !
Jour 4 – Ponçage et cuisson
Déjà jeudi… Au programme: finition, ponçage des pièces et enfournement des pièces l’après-midi. Marcel nous propose un cours théorique sur les différents modes de cuisson (réduction / oxydation), les températures de cuisson à atteindre en fonction des terre et les méthodes que nous pouvons utiliser afin d’être certains de la fiabilité de notre pyromètre (ex: la montre 9 pour le grès).
Le soir, on décide d’aller boire un verre avec mes 2 compères pour fêter notre bon travail, mais… tout est fermé. On suit la route, passe un col, et on trouve finalement une ville, et un bon burger maison !
Jour 5 – Émaillage
Le matin, on arrive tous excités afin de découvrir nos pièces après le biscuitage. On choisit les émaux et ce n’est pas toujours une mince affaire. On décide de la coloration des pièces. Moi qui voulait vraiment tester l’émaillage, car je n’avais encore jamais suivi de stage sur ce thème, j’ai essayé d’émailler avec différentes techniques en utilisant la cire protectrice qui permet d’émailler la pièce en protégeant certaines parties.
Jour 6 — Découverte des pièces
Je n’ai pas pu assister à cette matinée car mes 2 petits bouts m’attendaient de pied ferme. Mais pour votre information, le samedi matin est consacré à la découverte des pièces finalisées, aux dernières heures de tournage et au nettoyage de l’atelier avant le grand départ.
Conclusion sur le stage
Cette semaine m’a permis d’avoir un aperçu des différentes étapes de la réalisation d’une pièce. Certes, le maître mot est le tournage, mais Marcel nous livre des éléments clés du tournassage, de la cuisson et de l’émaillage. Nous sommes moins dans la précision qu’au CNIFOP, car voir toutes les étapes du tournage sur une semaine ne permet pas de s’attarder sur chacune d’elle. Marcel Muller est un puits de science en céramique et vous donnera des tuyaux imparables.
De plus, le cadre est tellement relaxant qu’on se sent vraiment dans un cocon. Pas de pollution sonore ou visuelle, on y dort bien, c’est une réelle bulle de plaisir. 🙂
En conclusion, ce stage est complémentaire du stage de poterie du CNIFOP. Je suis très heureuse d’avoir testé les 2. Pour un novice, ou quelqu’un qui cherche une semaine loisir, je vous conseillerais plutôt la Poterie de Lucante qui vous permet d’allier plaisir du lieu, apprentissage de la poterie et conception de pièces que l’on récupèrera finies chez nous.
Pour quelqu’un comme moi qui cherche l’apprentissage à visée professionnelle, le CNIFOP permettra d’acquérir des bases de tournage plus solides. La Poterie de Lucante m’a cependant montré le processus intégral de la réalisation de la pièce, tournage, tournassage, émaillage, cuisson, de manière certes moins précise mais dans un lieu tellement agréable et avec une quiétude qui pour moi fait tout de l’art de la céramique…
J’espère que cet article vous aidera à choisir le stage qui vous correspond. Si vous avez testé l’un de ces 2 endroits, ou les 2, laissez votre avis en commentaire afin que nous en discutions, cela est toujours enrichissant ! A bientôt !