ou savoir les reconnaître …
Pour moi la céramique c’est d’abord une histoire de transmission. C’est un savoir-faire qui s’apprend auprès de passionnés aux parcours variés. Chaque prof, tuteur, encadrant, enseignant, mentor … possède une histoire qui lui est propre, une histoire riche d’une multitude d’expériences et de compétences qui lui a permis d’affiner ses techniques et de construire une identité singulière.
C’est pourquoi, je crois sincèrement, qu’il existe autant de façon d’enseigner la terre qu’il existe de céramistes !
Apprendre le métier de céramiste
Le métier, je l’ ai appris auprès de sculpteur.es et de céramistes lors de formations et de stages.
J’étais pressée d’apprendre et impatiente de d’évoluer. J’avais des attentes précises, et parfois, j’étais frustrée de ne pouvoir arriver aux résultats que j’avais en tête. Par exemple, je rageais souvent contre ma prof de modèle vivant (elle s’appelle Brigitte) que je trouvais trop imprécise dans ses consignes sur les repères anatomiques. Je ne comprenais pas pourquoi les corps que je sculptais étaient si déformés (et monstrueux !). Pourquoi, alors que je suivais scrupuleusement les instructions, et que je reproduisais les mêmes gestes , je n’arrivais pas au même résultat ? !
Mais Brigitte restait patiente, attentive et confiante. Elle se permettait juste d’infimes rectifications sur mes pièces, avec mon consentement, bien entendu.
Etre un.e bon.ne prof de céramique
Un.e bon.ne prof doit, avant tout, être bon diplomate. Savoir parler et savoir écouter est la clé ! Cette personne, qui vous accompagnera dans ce long voyage à travers la création, doit avoir votre entière confiance. Mais il/elle l’aura gagnée grâce à sa gentillesse, son écoute, sa rigueur et une crédibilité sans faille ! (fuyez les profs autoritaires et déprimés, qui ne montrent jamais leur travail… )
Revenons-en à Brigitte, et ce j’ai compris de sa pédagogie. En réalité, lorsque je m’agaçais de cette zone de flou qu’elle laissait planer, après ce qui me semblait être des défaites dans mon combat avec la terre et ses formes ; et bien, c’était en fait, une manière de me pousser à expérimenter moi même le modelage de la terre et le travail du volume.
Patiemment, avec des encouragements sincères, elle me faisait avancer. Plus loin.
Offrir un espace d’expérimentation
Un.e bon.ne prof doit nous offrir un espace sûr, dans lequel on se sente bien, à l’aise pour s’exprimer. Il peut faire très froid dans son atelier, mais ses petites attentions nous réchaufferont les cœurs. Le cadre de travail qu’il/elle aura créé doit être serein et éloigné de tout jugement. Franchement, y’a rien de pire que les commentaires cinglants du genre : « mais enfin, il est horrible ce pied ! » ou « mais qu’est ce que c’est que ce tournassage ? ! tu as utilisé un tournevis cruciforme ou quoi ?!
Mouais, à fuir également …
Certes, les critiques (constructives) sont nécessaires pour progresser. Mais, de préférence, elles doivent être évoquées avec tact et diplomatie (cf paragraphe ci dessus). Après tout, on ne paye pas ses cours du soir pour se faire engueuler à la première résistance de la matière!
Attention à ne pas trop prendre confiance non plus… (perso, au début je me rêvais en Camille Claudel, mais j’ai vite revu mes prétentions à la baisse…) . L‘apprentissage de la terre nécessite beaucoup d’humilité, il faut être prêt à recommencer et recommencer et recommencer plusieurs fois son travail.
Et on en revient à la confiance encore une fois. Croire suffisamment en ses capacités, tout en nous remettant sincèrement à la personne que nous avons choisie, pour nous accompagner dans ces nouvelles sensations de lâcher prise.
Voilà le secret pour réussir son chouette voyage à la découverte du monde merveilleux de la céramique !