Il existe de nombreuses raisons pour prendre des cours de sculpture, différentes d’une personne à l’autre : réaliser un rêve d’enfant, faire travailler ses mains et assouplir ses articulations, créer des pièces uniques, décorer son intérieur, faire des cadeaux, participer à une expo…. etc.
En résumé, l’apprenti.e sculpteur.e cherche à exprimer par le volume tous les fabuleux projets qu’il/elle a en tête !
Donc sans plus attendre, lancez vous ! Et la sculpture d’observation est un très bon premier exercice 😉
Pour vous aider à vous lancer dans la sculpture chez vous, vous pouvez suivre la formation en ligne Débuter en sculpture de l’argile et La sculpture anatomique.
Débuter ses cours par la sculpture d’observation
Lorsqu’on souhaite s’exercer à la sculpture, progresser dans la technique et aiguiser son œil aux formes, il n’y a rien de mieux que la sculpture d’observation ! De quoi s’agit il ? Et bien, tout simplement de reproduire aussi fidèlement que possible un modèle.
Le principe est super simple, et il peut être pratiqué seul à plusieurs selon si l’on aime travailler en solitaire ou que l’on apprécie l’émulation propre aux espaces collectifs
Déterminer le sujet de la sculpture
Avant de vous lancer dans la sculpture d’observation, il faut déterminer votre sujet d’étude.
Le « modèle vivant »
Le modèle vivant est le plus courant, le plus académique, mais aussi le moins facile d’accès pour pratiquer en amateur débutant. Généralement, des ateliers de modèle nu (dessin ou sculpture) sont proposés dans des ateliers de sculptures/modelage, dans des cours amateurs aux Beaux Arts ou entre groupes d’initiés. Il ne faut pas hésiter à vous inscrire ! Même si vous n’en avez jamais fait… il faut bien un début à tout 😉
un.e (bon.ne) ami.e
Et si vous préférez vous exercer seul.e, demandez à un.e (bon.ne) ami.e de venir poser en petite culotte. Attention à ne pas le/la dégoutter de jouer le modèle ! Pour cela, c’est :
- Toujours la même pose (assise ou bien calé dans des coussins… genre Rose dans Titanic, TMTC;) )
- Alternance de 6/7 minutes de pose immobile et 3, 4 minutes où le modèle se dégourdi les jambes
- Travailler dans une pièce bien chauffée ! on ne veut pas qu’il/elle ait froid. .. Tant pis pour la terre, on la ré-humidifiera.
Un bon livre
Et si le/la pote n’est pas motivé.e, il y a un livre très bien (mais pas facile à trouver…):
Le manuel de nus pour l’artiste de Hince Peter.
On y trouve plusieurs poses traditionnelles dans la sculpture anatomique ( l’endormie, la baigneuse, le penseur, …), présentée sur différents plans et angles de vue . Ce qui est hyper important lorsqu’on travaille en volume. Petit aparté : la première édition date de 1991. Et ça se voit à travers les couleurs un peu passées des images et surtout des noms donnés aux poses féminines : « l’aguicheuse », « l’amante », « la tentatrice », « la vamp »… bref, un bouquin très bien, à condition de mettre de côté ses principes féministes un instant 🙂
Une fois, votre modèle choisi (en chair et en os ou sur papier glacé), vous pouvez vous lancer.
Quelles techniques utiliser pour la sculpture d’observation ?
Il y a plusieurs techniques essentielles pour la sculpture de l’argile.
La plus courante est celle de l’ajout de terre (à la boulette) ou l’assemblage de différentes formes (comme un puzzle 3D).
Plus complexe, et qui demande une petite gymnastique de l’esprit, il y a aussi la technique de l’entaille. Elle consiste à enlever progressivement de la matière pour faire apparaître la forme voulue.
Le cours de sculpture d’après modèle vivant est l’exercice préféré de beaucoup de sculpteur.e.s car il permet d’exercer son œil aux lignes et aux courbes. Il permet aussi de travailler le mouvement et l’équilibre de sa pièce. Les bénéfices de cet exercice se ressentiront forcément sur votre travail futur, même si vous ne faites pas de la sculpture anatomique une spécialité…
Cours de sculpture 2 : la nature morte
Autre exercice tout aussi intéressant pour l’observation et qui demande moins de logistique : la nature morte.
Quel objet utiliser ?
En sculpture on évitera les coupes de fruits et autres vanités, et on préférera les formes pleines et simples, type une pile de bouquins, peluche d’enfant ou gros potimarron.
L’important est de pouvoir tourner autour de l’objet et de le regarder sous différents angles. Petit conseil, il faut aussi toujours travailler avec la même lumière, de préférence naturelle, donc on évitera de commencer sa session de travail au crépuscule.
Comme pour le modèle vivant, il s’agit de se contraindre à sculpter ce que l’on voit, et ne surtout pas imaginer ! (relou mais efficace)
Conseils pour sculpter une nature morte
Lorsqu’on débute nos cours de sculpture, on a tendance à interpréter nos sujets, et à les reproduire sans y intégrer toutes les subtilités des formes : la symétrie, le profondeur ou le bombé de certaines courbes.
Pour se forcer à restituer fidèlement le modèle, il faut toujours travailler la pièce d’après le même point de vue que celui de notre sujet, Par exemple, on ne travaillera pas l’arrière de notre sculpture si on a en face de nous l’avant de notre modèle. CQFD
Dans un premier temps, il faut construire sa forme en suivant du regard les contours de notre sujet. Et en reproduisant ce profil sur la sculpture. Ensuite vient le moment des volumes. Là chacun.e fait comme il/elle le sent, en ajoutant ou retirant de la terre.
Et pour les finitions, lissage ou « matièrage » des surfaces, c’est aussi comme vous préférez !:)
Bien entendu, je ne l’ai pas encore précisé, partant du principe que vous êtes des lecteur.rice.s informé.e.s et céramophiles averti.e.s, mais, nous sommes d’accord qu’IL FAUT BIEN CREUSER sa pièce, ainsi que la PERCER, avant de la mettre à sécher, puis à cuire.
La sculpture d’observation ne déroge pas à cette règle inébranlable.
Cours de sculpture à réaliser chez soi
Pour terminer, un petit exercice sympa à faire chez soi, avec l’argile de votre choix ou de la terre autodurcissante : sculpter une chaussure !
Pas très compliqué à mettre en place, rapide et relativement simple, c’est aussi un exercice d’observation très rigolo !
Une botte de pluie
Pour les grands débutants, je conseille de sculpter une botte de pluie (on en a tous dans son placard à chaussures !)(pour encore plus de mignonnerie, trouvez une paire taille enfant ! ). La forme est archi simple. On peut la monter à la boulette, à la plaque ou au colombin, selon ce que vous préférez faire. Ensuite on creuse et on se lache sur la déco à l’engobe ( émail ou patines). Après cuisson ça peut faire un objet sympa, qui peut devenir un vase, un pot, un pied de lampe ou juste une sculpture pour le plaisir des yeux.
Un basket
Si vous êtes plus aguerri.e au travail d’observation, vous pouvez vous lancer dans la reproduction d’une basket ou d’une chaussure de ville (genre Doc marten’s). Perso, j’ai tendance à préférer les chaussures montantes, je trouve plus intéressant le résultat final et plus harmonieux pour le regard (mais ce n’est qu’un avis personnel). La forme est relativement simple à reproduire et ensuite, ce sont tous les détails des empiècements, des œillets et de la surface de la matière qui sont intéressants à travailler. C’est aussi l’occasion d’expérimenter tous ces outils qu’ont a jamais eu l’occasion d’utiliser. Enfin vous n’êtes pas obligé.e.s de faire les lacets… Il vous suffit de percer les trous et après cuisson, d’enfiler des jolis cordons qui feront illusion.
L’escarpin
Le boss final, c’est l’ escarpin.
Alors, pour celui ci, il faut déjà avoir pas mal d’ heures de sculpture derrière vous. Il faut maîtriser les problématiques d’équilibre d’une pièce, et connaître suffisamment la matière argile et tous ses états (molle, « cuir », dure, sèche). En effet, le talon haut aura besoin de plusieurs ajustements tout au long de sa réalisation. Par exemple, vous ne pourrez pas travailler le talon si votre terre n’a pas durcit. Ou encore, l’application d’un engobe rouge vif sur la semelle, nécessitera beaucoup de dextérité et un pinceau à poils (très) souples.
Bref, en conclusion, la sculpture d’observation est un exercice à porté de tous.tes ! Avec ou sans cuisson, débutant.e ou confirmé.e, collectionneur.euse de chaussures ou pas, faites-vous confiance et lancez-vous !