Pour se lancer dans la céramique en habitant en appartement, tu peux suivre des cours auprès d’un céramiste ou d’adhérer à un atelier en pratique libre. Mais comment faire si l’on en veut plus et que nous voulons tourner chez nous ? Comment faire pour le recyclage de la terre, le nettoyage de notre espace, ou choisir notre coin dédié à cette activité. Moi qui habite une maison en campagne, je ne suis pas la mieux placée pour répondre. J’ai donc demandé leur avis à @rouilleceramique et @lateliernakho! Elles ont écrit 2 beaux textes pour nous partager leur expérience du tournage en appartement. Si tu veux plus d’astuces, tu peux aussi consulter cet article comment créer ton atelier chez toi ou écouter le café poterie Aménager son Atelier ! La poterie au tour en appartement par @rouille.ceramique Je m’appelle Anne-Laure Sergent, j’ai 34 ans et je travaille dans le domaine des mobilités innovantes. Je m’intéresse au travail de la céramique depuis très longtemps, j’ai toujours adoré flâner dans les marchés de potiers et surtout toucher les différent objets et matières. Mes débuts dans la céramique J’ai eu un moment l’envie de créer un site de mise en relation de céramistes avec des restaurateurs, ne me sentant pas légitime à créer moi aussi, et j’ai finalement poussé la porte de la MJC de mon quartier il y a 4 ans. Il s’agissait d’un atelier libre, plutôt orienté modelage, mais j’ai toujours été fascinée par le tour, et l’envie d’apprendre était trop forte ! Je me suis fait offrir quelques stages, à Lyon et dans le Lot et j’ai très vite eu envie de posséder mon propre tour pour progresser à mon rythme. Mais c’était impossible ! Des enfants en bas âge, un travail très prenant, beaucoup de fatigue et surtout… un appartement trop petit ! Finalement Mon conjoint n’était pas facile à convaincre : pas de place, trop sale, trop de bazar… Notre objectif : trouver un lieu de vie plus adapté pour m’adonner à la pratique du tournage. Sauf que… le confinement est passé par là, avec son lot de réflexions sur la vie et les choix qu’on prend, et la conviction que si on attend toujours qu’il n’y ait plus de contraintes, on ne fait rien … Deux semaines plus tard, après avoir épluché le blog du bol, j’avais commandé un tour et j’ai progressivement installé un tout petit atelier dans mon 3 pièces. Et j’en suis ravie ! Aménager son espace poterie en appartement Mon tour est installé dans la cuisine, entre la fenêtre et le frigo. J’ai installé un panneau à rangements pour éloigner les outils des petites mains tout en les ayant à disposition, une lampe et j’ai surtout recouvert le mur d’une jolie toile cirée à carreaux Vichy, pour me créer un petit coin propice à la création. J’ai fixé une étagère en pin dans le salon où j’ai un peu de matériel, mes pains de terre, les pièces qui sèchent, quelques livres et une demi-plaque de plâtre qui me sert pour le recyclage de la terre. J’ai aussi fait découper une planche de pin à la dimension de mon plan de travail pour pouvoir battre la terre, car il était impossible de faire le bélier sur du béton enduit ! J’arrive à tourner un peu après le coucher des enfants. En général je prépare 2 à 3 boules de terre, pas plus. Déjà car je débute, et aussi car je mets une bonne heure à tout ranger après ma séance ! Astuces pour nettoyer le tour… sans boucher les canalisations… Au moins, l’avantage d’être installée dans la cuisine est que l’eau est à proximité… Je récupère donc le « gros » de la barbotine pour la mettre sur la plaque de plâtre, je fais décanter mon bol d’eau de tournage et je lave mon tour et le splash pan en mettant un bac en dessous du tuyau d’évacuation pour récupérer l’eau de lavage. J’essaie de minimiser ma consommation en eau mais je suis preneuse de conseils pour encore m’améliorer ! Une fois décantée, je récupère (comme je peux) l’eau avec laquelle je pourrai retourner pendant la prochaine séance, les boues qui seront recyclées et je jette le reste dans les toilettes pour éviter de boucher l’évier. Les bacs de décantation sont les seules choses qui « traînent » un peu tout le temps.. ce qui a bien profité au doudou de mon fils qui s’est fait un masque de grès ! « Finalement la céramique, c’est un peu l’apprentissage de la patience » Le lendemain ou surlendemain, c’est le tournassage. Le rangement est un peu moins long… un petit nettoyage du tour, la récupération des copeaux de terre tournassée et c’est parti pour le séchage. Je ne suis pas encore très organisée pour le recyclage de la terre, je m’en occupe quand j’estime que la terre est prête, et, quand je ne peux pas, je la couvre avec un linge mouillé pour ne pas qu’elle s’assèche trop. Je n’ai pas de four pour les cuissons mais je suis très attachée à ne pas prendre la voiture, mais plutôt à enfourcher mon vélo cargo. J’ai contacté plusieurs céramistes installées à Lyon et une solution est en train de se dessiner à partir de janvier. C’est lointain, mais finalement la céramique, c’est un peu l’apprentissage de la patience. Et si vous avez envie de suivre la vie de mon tout petit atelier, c’est sur Instagram : @rouille.ceramique et Facebook @rouille.ceramique Tourner en appartement selon @lateliernasko Le façonnage de la Terre à l’aide d’un tour m’a toujours captivée : comme un feu de cheminée, comme la danse perpétuelle des vagues. Hypnotisant, mystérieux et extraordinaire. Transformer l’élément Terre, la base, la source en moyen d’expression de la beauté de notre être me fascine au plus haut point. Il y a quelque chose de magique dans le processus de création de la Terre au tour. J’aime ce calme qui s’installe en moi lorsque je m’assois sur ma chaise. Toute la